jeudi 19 août 2010

Woman vs Wild

Toute petite déjà, j'aimais les animaux. Je voulais être vétérinaire (très original, je sais), mais je me suis ravisée en me disant qu'il me serait impossible par exemple de piquer un chien. Quand je trouvais une araignée dans la maison (ce qui arrivait très, très souvent), j'insistais pour que mon père ne la tue pas, mais l'attrape et la relâche dans son milieu naturel (maintenant que j'y pense, je crois qu'il n'a jamais vraiment suivi mes instructions). J'ai des heures entières de vidéos retraçant la vie quotidienne de mes hamsters, mais aussi celle des mésanges à tête bleue qui venaient picorer les graines que j'avais disposées spécialement pour elles. Rien ne m'est plus insupportable que la cruauté faite aux animaux. Bref, à part quelques démêlés avec une coccinelle récalcitrante, j'aime les animaux, et de ce côté-là, je suis la digne descendante de Brigitte Bardot. Enfin, jusqu'à hier soir.

Tranquillement assise -avachie- dans mon canapé Ikéa, je regardais un téléfilm de qualité, "Une princesse à marier", quand a surgi... une chauve-souris. Là, dans mon salon. Aussi paniquée que moi, elle volait en cercle sans jamais s'arrêter. Soucieuse de lui offrir une échappatoire, je tentais de m'approcher de la deuxième fenêtre et de l'ouvrir. Carapatée sur le tapis, j'attendais avec impatience les effets de cet acte de bravoure... Au lieu de ça, tout ce que j'ai récolté, c'est... une deuxième chauve-souris. 

Fuyant cette réunion digne d'une soirée à Gotham City, je rampai sur le jonc de mer (avec en prime, un gommage des genoux) et me cachai dans l'entrée. La situation n'évoluait guère. Prenant mon courage à quatre pattes, je pénétrai à nouveau dans le salon.  j'éteignai consciencieusement toutes les sources de lumières, et indiquai avec ma lampe de poche le chemin à suivre aux chauves-souris.

Enfin débarrassée de ces monstres sanguinaires, je fermai les fenêtres du salon et courus m'abriter dans ma chambre. Mais avant, passage obligatoire par la salle de bains. En plein brossage de dents, voilà que j'aperçois, sur le tapis de bain, un mille-pattes. La bouche pleine de dentifrice aux microbilles de bain de bouche, j'étais incapable de crier ma détresse. Je devais donc m'en occuper seule. Il m'arrive de faire des "écarts de karma" pour protéger ma dulcinée des féroces araignées qui nous attaquent. Et ça m'a vraiment fait de la peine quand elle a entrepris d'exterminer la colonie de fourmis installée dans notre cuisine. Mais là, ça a été un carnage. 

J'ai d'abord essayé d'écraser le mille-pattes avec le pèse-personne, mais il ne faisait pas le poids. La bestiole s'enfuyait déjà vers la bouche d'aération... j'ai donc attrapé le désodorisant (ben oui, on a des WC intégrés à la salle d'eau... on peut même s'estimer heureuses de pas avoir nos toilettes sur le palier comme notre voisin) et j'ai vaporisé le diplopode. J'ai vu ses fonctions motrices diminuer, et j'en ai profité pour l'écraser dans trois épaisseurs de sopalin. Pardonnez-moi, mon père, parce que j'ai péché. J'ai tué un être vivant. Mais au moins, quand il est mort, il sentait bon.

J'en profite donc pour pousser un coup de gueule (ça faisait longtemps tiens). J'habite rue du Taur. Entre la place du Capitole et la basilique Saint Sernin. Franchement, plus au centre-ville que ça, ce serait camper sur la place du Capitole. Donc j'en ai marre que chez moi, ce soit la jungle. Ok pour les coups de klaxons et les cloches des églises toutes les 15 minutes, mais c'est tout. Les seuls animaux tolérés chez moi dorénavant, ce seront les photos du chien de mes parents (oui, parce que les photos elles, elles ne vomissent pas les croquettes sur le jonc de mer).