Le passage 31 décembre/1er janvier n’est décidément pas une période facile. Pire que Noël ? Franchement, ça se vaut. Imaginons… "Rocky VII : Xmas vs New Year’s Eve" : «A ma droite, le champion toutes catégories confondues, les fêtes de Noël ! A ma gauche, le challenger, le réveillon du nouvel an !»
D’un côté, les grands repas familiaux, avec souvent une partie de la famille qu’on ne voit qu’à cette occasion, et ça fait plus ou moins plaisir… Chez moi, ça donne : ma grand-mère qui me tape les fesses en me disant «Ooooh, tu as grossi non ? C’est un sacré popotin que tu as là…» (Et là, je ne peux m’empêcher de me demander «mais comment fait-elle pour savoir ça alors qu’elle est pratiquement aveugle ?») ; l’oncle «chasse, pêche, nature et traditions», qui fume, boit et a environ 132 maîtresses, mais trouve quand même que son expérience lui permet de donner des leçons de vie ; une cousine qui me demande ce que je fais de ma vie, pourquoi je ne travaille pas, «et qui paye pour ton appartement ?» (C’est vrai que je suis tout à fait à l’aise à l’idée de vivre aux crochets des autres, merci de me le faire remarquer, cousine) ; Enfin, la deuxième cousine et son macho-man de mari, tous deux homophobes, beaufs et qui incarnent l'idée que je me fais de la «France profonde» dont parlent les politiques. Bref, une famille ordinaire.
De l’autre côté, la grande représentation du Nouvel An, avec l’obligation sociale de faire quelque chose (j’ai eu ma part de «Comment, tu ne fais rien pour le Nouvel An ? Mais tu peux le passer avec nous…» sous-entendu, si c’est ton dernier recours, que tu n’as pas d’amis et que tu ne peux vraiment rien trouver par toi-même).
Donc, imaginons qu’on se décide à sortir. Le jour de la Saint-Sylvestre connaît l’inflation la plus forte de l’année, et pas de baisse de la TVA qui tienne ! On débourse au moins deux à trois fois plus pour prendre un verre ou se faire un resto. Et vous pensiez y aller en jean et pull camionneur ? Que nenni ! La bienséance veut que pour passer une bonne soirée, on dépense ce qu’il nous reste d’argent – après la tornade de Noël et la susdite sortie – pour acheter une tenue de fête qu’on ne mettra qu’une fois, ou à la limite qu’on pourra rentabiliser au cours des mariages d’été (dans ce cas-là, exclure la laine ou la polaire, cette dernière étant à exclure tout court d’ailleurs). Ensuite, vous avez intérêt à vous amuser et à boire du champagne, c’est le Nouvel An, enfin ! (Apparemment, tous les discours genre «boire ou conduire, il faut choisir» sont en congés aussi ce soir-là)
Le lendemain, on se réveille généralement avec un bon mal de crâne, notre tenue de fête nous ayant servi de pyjama (à vrai dire, avec tout ce champagne, on ne se rappelle pas vraiment ni où ni quand on s’est endormi), le maquillage en berne (après l’œil smoky, je propose comme nouveau look pour 2010 "l’œil charbonneux style raton laveur du 1er janvier") et la bouche pâteuse. Et c’est à ce moment-là qu’on devrait mettre en application nos bonnes résolutions de l’année ?